Question religieuse: l'homme noir et la religion

Publié le par Chrisman Massamba

Crédit: Le CordonNet - Chrisman Massamba est un libre penseur, commentateur et auteur, titulaire d’une spécialisation en Sciences Politiques et Relations Internationales obtenue avec le maximum de points à l’université de Rome La Sapienza. Il réside actuellement en France.

Crédit: Le CordonNet - Chrisman Massamba est un libre penseur, commentateur et auteur, titulaire d’une spécialisation en Sciences Politiques et Relations Internationales obtenue avec le maximum de points à l’université de Rome La Sapienza. Il réside actuellement en France.

Depuis la nuit des temps, les questions religieuses revêtent une profondeur quasi absolue voire opaque.

Il est évident que parler de religion, sous-entend faire allusion à un système de pratiques et de croyances qui se consolident dans le train de vie de l’arc de subsistance d’une civilisation historiquement circonscrite et située.

Ainsi, la question religieuse est en tout cas, une conceptualisation de ce qui implique une liaison intrinsèque entre l’homme et le sacré. Il est donc de prime abord un ensemble de rites, de dogmes spécifiquement pratiqués en fonction d’une croyance déterminée.

Dans cette même optique, une multiplicité des traditions et des cultures présupposeraient donc ipso facto un frein objectif à l’universalisme dont se clame certaines confessions religieuses. Il advient qu’il n’est pas ignorant d’admettre qu’à cette multiplicité des traditions et des cultures correspondraient pour autant une multiplicité de croyances, d’appréhension du divin et de la spiritualité. Ce qui veut dire que l’on peut observer la religion outre sa dimension la plus apparente d’instrument de domination coloniale et d’affront aux systèmes de valeurs préétablis par des civilisations adverses de la part des expansionnisme des religions dites impériales.

En appliquant ce raisonnement à l’Afrique, force est de constater que cela soulève d’innombrables interrogations (cf. #LaVoixDeLaJeunesse #9, ndlr) : quel credo religieux pour les africains? La religion est-elle un facteur d’émancipation ou d’aliénation en Afrique? Le phénomène dit des églises de réveil, est-il un bien ou un mal pour l’Afrique? Quelle réflexion faut-il en faire en vue d’un changement de mœurs? Sont-ils aussi différentes des églises dites traditionnelles?

Une litanie de points d’interrogations qui peuvent électrifier les sensibilités des croyants africains, déjà en osmose. Dans le monde d’aujourd’hui, en proie à une remise en question du rôle des préceptes religieux jusqu’alors tabous, la foi, et même son absence dans la plupart des cas, conditionnent et influencent les facultés, les propensions, la raison, la déraison, la réflexion, l’imagination et l’agir de l’homme.

Malgré tout, le pluralisme religieux ne s’est pas éteint dans l’humanité. Le Bouddhisme, le Confucianisme et l’Hindouisme... ne sont pas en bas de l’échelle en terme de prosélytes.

Au XXIe siècle deux principales religions priment en Afrique; il s’agit du Christianisme et de l’Islam qui sont pratiquées par près de 90% d’africains.

Le processus historique ayant occasionné non seulement l'ahistorisation mais aussi la désuétude et la destruction massive de la spiritualité africaine, tout en fragilisant l’attractivité de cette dernière au profit de ces credo qui antérieurement furent exogènes au continent dit berceau de l’humanité. Il serait d’ailleurs ambigu de dire ou penser que l’Afrique qui a enfanté l’homme et qui regorge les vestiges des civilisations les plus anciennes et bruyantes n’ait donné naissance qu’à des religions qualifiables en termes péjoratifs tels que: l’animisme, le paganisme et le fétichisme.

Il est probablement logique et compréhensible de souligner que ces appellations sont de façon pure et simple le fruit des théories, de la démagogie et de la propagande de l’impérialisme coloniale dans ces différentes manifestations d’intériorisation de la conscience et de l’homme noir. Il est à cet effet évident que, ce pré-logisme, ce mysticisme et ce stade pré-religieux de la spiritualité africaine; est d’emblée une inversion éhontée et mystificatrice de l’antériorité de la spiritualité africaine. La majorité des travaux historiques sur le passé pré-colonial africain démontrent une prévalence du monothéisme dans l’ancestralité noire.

C’est pourquoi, la prolifération incontrôlée des Églises de réveil peut aussi interpréter comme une façon pour les africains de rechercher un credo qui correspondrait le mieux aux altérités propres à l’Afrique. Peu importe la manière dont ce phénomène est analysé, il faut dire que la misère est le facteur d’accentuation de cette disparité. Il faut penser une régulation politique en la matière afin de prévenir des dérives ultérieures.

En somme, l’essence philosophique de cette problématique est la religion, soit-elle du point de vue de la spiritualité africaine ou quelle qu’elle soit est dans l’usage qu’on fait les hommes. Et en fonction de celle-ci peut devenir un principe unificateur ou un facteur aliénant.

Bref, en Afrique il faudrait d’une façon ou d’une autre, et tôt ou tard repenser le rapport entre l’homme et le Divin en vue de réorienter la courbe historique du continent et sa stabilisation.

 

Chrisman Massamba,

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